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Au Sénégal, la course aux parrainages pour la présidentielle de 2024 officiellement ouverte

Les candidats à la magistrature suprême doivent obtenir le soutien de 0,6 % du fichier électoral, de treize députés ou de 120 maires et présidents de conseil départemental.

Par  (Dakar, correspondance)

Publié le 27 septembre 2023 à 13h30, modifié le 29 septembre 2023 à 11h26

Temps de Lecture 2 min.

La course à la présidentielle est officiellement lancée au Sénégal. Etape incontournable avant à l’élection de février 2024, la campagne de collecte des parrainages s’est ouverte mercredi 27 septembre. Elle va durer deux mois, le temps, pour les candidats d’engranger le soutien d’au moins 0,6 % du fichier électoral, ou bien de recueillir suffisamment de parrainages d’élus, soit treize députés ou 120 maires et présidents de conseil départemental.

Le processus – moins contraignant depuis la révision constitutionnelle adoptée en juillet – permettra de faire un premier tri entre les quelque 75 prétendants aujourd’hui en lice. Il sera d’autant plus scruté que l’invalidation controversée de nombreux dossiers de parrainages en 2019 par le Conseil constitutionnel – dont ceux du chanteur et homme politique Youssou Ndour et de l’ancien ministre Moustapha Guirassy – avait braqué une partie de l’opposition. Une gageure pour la majorité sortante, fragilisée depuis deux ans par des violents mouvements de contestation.

« Machine à la pêche lancée »

Investi le 9 septembre par la coalition présidentielle Benno Bokk Yaakaar, l’actuel premier ministre, Amadou Ba, est quasi assuré de décrocher les parrainages nécessaires à sa qualification. Mais il aura fort à faire pour asseoir sa légitimité, alors que plusieurs poids lourds de l’Alliance pour la république (APR), le parti du chef de l’Etat, ont fait défection et annoncé leur intention de se présenter. Parmi eux, Mame Boye Diao, directeur de la Caisse des dépôts et consignations et maire de Kolda, et les anciens premiers ministres Mahamadou Boun Abdallah Dionne et Souleymane Ndéné Ndiaye.

Bien que d’autres prétendants issus des rangs de la majorité devraient encore sortir du bois, il n’est pas dit que cette abondance de candidatures profite, in fine, à l’opposition. Ousmane Sonko, l’un des adversaires les plus virulents de Macky Sall, est sous les verrous et son parti, les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), a été dissous le 31 juillet. Des revers qui risquent de paralyser les soutiens du maire de Ziguinchor, même si El Malick Ndiaye, responsable de la communication du Pastef, assure que « la machine pour aller à la pêche aux parrainages est lancée ».

Pour ses partisans, Ousmane Sonko reste éligible, bien qu’il ait été officiellement radié des listes électorales suite de sa condamnation à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse » dans le cadre du procès où il était accusé de viols. « Si cette décision existe bien, son absence de notification empêche les délais de recours de couler », fait valoir l’avocat franco-espagnol Juan Branco, membre de l’équipe de défense de l’opposant sénégalais.

Autre inconnue, pour le moment : la participation ou non de Karim Wade au scrutin. Le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade ne s’est pas déclaré personnellement et il est toujours exilé au Qatar, mais sa formation politique, le Parti démocratique sénégalais (PDS), est déjà, pour lui, en quête de parrainages. « Karim Wade est notre seul et unique candidat officiel même si nous n’avons pas encore fait de cérémonie d’investiture », assure Assane Ba, membre du comité directeur du PDS.

Khalifa Sall déjà en précampagne

Dans les rangs de l’opposition, Khalifa Sall du mouvement Taxawu Sénégal, s’est, lui, très rapidement lancé dans cette précampagne. L’ancien maire de Dakar (entre 2009 et 2018) a débuté une tournée à travers le pays et lancé une plateforme en ligne pour mobiliser ses sympathisants. Gracié un an après avoir été écarté du jeu politique suite à sa condamnation à cinq ans de prison ferme pour « escroquerie aux deniers publics », il n’avait pas pu se présenter au scrutin présidentiel de 2019 ni aux élections locales et législatives de 2022. « Le nouveau code électoral nous laisse l’option de chercher le parrainage des élus ou celui du peuple. Nous allons les rassembler département par département », affirme Pape Konaré Diaité, son conseiller en communication.

Parmi la longue liste des candidats à la magistrature suprême figurent également l’ancien premier ministre Idrissa Seck, arrivé en deuxième position lors du scrutin de 2019, ainsi que l’ancienne première ministre Aminata Touré, Déthié Fall du Parti républicain pour le progrès (PRP), Babacar Diop, maire de Thiès, Malick Gackou du Grand Parti, Mary Teuw Niane, ancien ministre de l’enseignement supérieur lors du premier mandat de Macky Sall, ou Thierno Alassane Sall, ancien ministre de l’énergie.

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